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[Coulisses] Au dodo Loupiot – l’histoire derrière l’histoire

Et voilà ! Mon nouveau « bébé » a vu le jour ! Il dure 30 minutes et tient dans une valise, il parle de peur, de la nuit et d’amitié et porte le doux nom « Au dodo Loupiot ».
Il est pour les tout-petits mais pas que, parce que j’aime les doubles niveaux et faire des clins d’œil aux adultes présents dans la salle.

Affiche : Kevin Gauvin

« Au dodo Loupiot » est le troisième spectacle que je crée pour les tout-petits, j’aime dire que je raconte aux bébés car ce sont des gens formidables. A chaque passage en crèche ou structure pour la petite enfance, je suis épatée et amusée par leurs réactions, leurs émotions, leurs façons d’être au monde. Cette histoire est née grâce à plusieurs envies/besoins :

  • J’aime raconter pour tous les âges mais il est vrai que les spectacles pour les plus jeunes ont le vent en poupe et que l’on m’en demande régulièrement. L’avantage quand on raconte, c’est qu’on a pas besoin de grand chose. Oui, mais pour les petits j’aime avoir avec moi des objets visuels et sonores pour capter leurs attentions. Il me fallait donc un spectacle qui prend peu de place et dont le décor tienne en une valise pour pouvoir l’amener dans le train partout en France avec moi.
  • J’avais envie que le personnage central soit le loup : il peut encore souvent être vu comme l’animal méchant dans les histoires alors qu’un loup ça peut être aussi tout doux!
  • Visuellement, les cubes m’attiraient depuis longtemps et l’idée trottait de les utiliser sur scène. En observant le plaisir des enfants à monter les tours – puis les défaire – et à s’amuser avec les différentes faces, j’ai imaginé ceux-là.
  • J’avais plusieurs comptines fétiches qui m’ont tenu chaud cet hiver et que j’avais envie de compiler ensemble, même si elles n’ont pas grand chose à voir les unes avec les autres, à part mon amour pour elles !
Représentation du 1er octobre à la Médiathèque C.F. Ramuz à Evian-les-Bains

Il a ensuite fallu réunir une équipe de choc pour m’accompagner dans cette création car il était important que l’esthétique soit aussi exigeante que le conte : faire du beau pour les bébés, être dans le contraste, l’élégance et le graphique.

Représentation du 1er octobre à la Médiathèque C.F. Ramuz à Evian-les-Bains


Gabriel Delepierre, fondateur de La Petite Fabrique, adore « fabriquer des trucs, des machins, des bidules et même des trucmuches à bascule ». Il a imaginé avec moi ces cubes tout en proposant des pistes graphiques et techniques. Il a travaillé en collaboration avec Kevin Gauvin, illustrateur, qui aime quant à lui réaliser des dessins mignons pour les enfants. Le résultat est à la hauteur de mes espérances, les cubes s’intègrent à merveille dans l’histoire. J’ai ensuite travaillé toute la partie voix et comptines avec Aurélie Dabre, chanteuse bien connue de la scène locale : trouver son souffle, ses respirations, mêler voix parlées et chantées, tout un programme !
Il nous reste maintenant à travailler les lumières et vous faire une jolie vidéo pour vous présenter tout ça !

Représentation du 1er octobre à la Médiathèque C.F. Ramuz à Evian-les-Bains

Je souhaite longue vie à ce petit loup et j’aurai plaisir à partager son histoire et les comptines qui l’accompagnent près de chez vous en crèche, en bibliothèque, en RAM, en festival, ici ou ailleurs !
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site et direction l’agenda pour les prochaines dates !

Coulisses

[Coulisses] Zoom sur le tongue ou tunk drum !

Si vous êtes déjà venus m’écouter pour « L’envol des graines de lune » ou une séance de contes dans un jardin, vous l’aurez sûrement remarqué ! Cet instrument d’un jaune éclatant qui nous accompagne pour voyager au pays des histoires !

Crédit photo : Nicolas Faus Production

Bien souvent, il interpelle par sa forme originale et son son mélodieux, qui fait parfois penser à son grand-frère le hand pan.
Lui c’est donc un tongue drum ou tank drum ou encore hank drum (contraction de hang et tank!). Il trouve son origine il y a un peu plus d’une dizaine d’années aux USA. C’est donc un instrument assez récent, il fait parti de la famille des idiophones ce qui veut dire que le son est directement produit et lié au matériau de l’instrument lui-même. A l’origine, les tank drum étaient fabriqués à partir de bouteilles de gaz, maintenant ça dépend ! Son nom « tongue drum » fait référence aux lames découpées en forme de langue sur lesquelles nous allons venir frapper à la main ou avec des mailloches.

Le mien est un Aether Drum fabriqué par Yann Rouèche en Isère. Il accorde ses instruments en 432 Hz et fait tout lui même de manière artisanale de la conception à la création en passant par la décoration. C’est important pour moi de mettre de la conscience dans ma manière de consommer et j’ai été ravie de pouvoir me rendre à l’atelier de Yann. J’ai ainsi découvert son travail, la passion qui l’anime et j’ai pu choisir l’instrument qui me correspondait le mieux, suivant les différentes gammes qu’il propose. Ce qui est drôle c’est que j’avais regardé avant sur son site et je m’étais mise en tête que je voulais un instrument violet… mais évidemment sur place, la rencontre avec celui-ci a été une évidence ! Et depuis je l’aime toujours autant d’amour !

J’aime la grande qualité vibratoire de cet instrument qui s’accorde à merveille avec les contes. Il leur offre un écrin de douceur et d’harmonie, nous unissant tous au même diapason. Il favorise l’écoute et participe à la rêverie. Souvent, à la fin, on me dit être détendu. On me dit aussi parfois des choses drôles comme cette fois où je racontais en résidence pour personnes âgées. L’instrument était posé au sol et une dame a pensé que c’était un robot aspirateur ! Une autre m’a demandé « vous pouvez nous jouer encore un peu de fromage? ».

Cette « soucoupe volante » ne laisse donc personne indifférent ! Mais si je devais lui adresser un bémol, ce serait son poids! Car la bête est en acier et ce n’est pas toujours facile de le transporter surtout quand je dois voyager pour des sessions de « travadrouille » comme dit Amélie Charcosset. J’ai donc récemment fait une nouvelle acquisition, toujours dans cette démarche d’aller vers des créateurs qui travaillent avec amour et respect du vivant. Mes pas m’ont guidés vers le travail de Margaux qui, au sein de son entreprise Gaux Tone, propose des housses pour instruments et sacs de voyage fabriqués en chanvre au Népal en partenariat avec les artisans locaux. En plus d’être sublime, la housse est résistante, ergonomique (on porte l’instrument comme un sac à dos et ça, ça change tout!), parfaite pour me faire une petite carapace de tortue et ne presque plus sentir le poids de l’instrument !

Voilà, vous savez tout !
Et si les mains vous démangent, sachez que le tongue drum est un instrument intuitif, accessible à tous car toutes les notes vont ensemble !

  • AetherA Vibrations, Yann Rouèche (instruments)
    200 route des guilhodières 38270 Lentiol 
    +33 6 69 05 09 56
    aetheravibrations@gmail.com
    https://www.aetheravibrations.com/

  • Gaux Tone, Margaux Lassagne (housses)
    54 rue Valladas, 303330 Saint Marcel de Careiret
    +33 6 81 97 95 19
    margauxlassagne@gmail.com
    https://www.gauxtone.com/

Coulisses

[Coulisses] Création des tenues de scène pour le spectacle Vassilissa aux Yeux d’or !

Dans le cadre de la création du spectacle « Vassilissa aux yeux d’or« , co-produit par le Centre des Arts du Récit en Isère, nous avons la chance de bénéficier du soutien de l’atelier de costumes du Théâtre Municipal de Grenoble. Nous sommes en plein dedans et c’est un processus très enthousiasmant dont je vous partage les coulisses aujourd’hui !

Pour moi, monter sur scène requiert un minimum d’apprêtement afin d’honorer la présence du public, c’est comme aller manger en dimanche en famille, les beaux habits sont de sortie ! En tant que conteuse, je ne suis pas un personnage de l’histoire, je reste moi-même au service de cette histoire que je choisis de partager. Pour ce spectacle où nous sommes trois, il en va de même pour l’illustratrice et le musicien avec qui je partage la scène, chacun reste dans sa posture. Nous avions à cœur d’être vêtus de manière classe et sobre tout en restant dans l’univers russe. Et comme je dis souvent : « chacun son métier », c’est toujours mieux d’être accompagnés par des professionnels ! Nous avons donc déposé une demande pour de l’aide à la création auprès du Théâtre Municipal de la Ville de Grenoble qui a été accordée pour notre plus grand bonheur !

Nous avons donc fait des recherches sur le style de vêtements que nous souhaiterions porter en farfouillant dans nos armoires personnelles et sur notre moteur de recherche préféré. Nous avons ensuite apporté le fruit de notre collecte aux couturières, Yolande Taleux et Justine Pitarch, qui nous ont également fait part de leur propositions avec des croquis. Elles ont également pris nos mesures afin de réaliser ces pièces uniques.

Une fois que ce que nous voulions était plus précis, nous sommes partis en quête de matière! Tissus, rubans, boutons et autres croquets et galons pour souligner nos tenues. Magasins de couture, ressourcerie, mercerie, autant de cavernes d’Ali baba pour trouver notre graal à nous. Pendant ce temps là, les couturières réalisent des toiles destinées aux essayages afin de vérifier le tombé et placement des tissus.

Après différents allers-retours et essayages, nos tenues seront bientôt prêtes pour nous accompagner dans nos représentations ! A très vite pour la suite…

Et pour les voir et nous écouter en vrai, voici les prochaines dates de représentations du spectacle !

Mercredi 26 et samedi 29 mai à la Comédie de Grenoble (jauge limitée – billetterie en ligne ouverte)
Vendredi 18 juin à la MJC Nelson Mandela à Fontaine

Coulisses

Pourquoi un conte russe?

La semaine dernière, avec l’illustratrice Charlotte Louste-Berger et le musicien Léo Sellez, nous étions en résidence à la MJC Nelson Mandela à Fontaine afin de peaufiner la création de notre dernier spectacle « Vassilissa aux yeux d’or ».

Affiche réalisée par Charlotte Louste-berger

Le mercredi nous avons donné une représentation pour les enfants de l’accueil de loisirs et s’en est suivi une rencontre pendant laquelle ils nous ont livré leurs impressions et posé leurs questions. C’était pour nous la toute première fois que nous présentions notre travail à un public et nous avons été agréablement surpris de voir à quel point les enfants ont suivi l’histoire et ont relevé quantité de détails. L’échange a été très riche et je ne résiste pas de vous partager la réponse à cette question, qui fait partie de l’histoire du spectacle.

Alors oui, pourquoi un conte russe?

Les belles histoires débutant souvent avec une rencontre, la notre de déroge pas à la règle… Tout commence lorsque Charlotte m’envoie un message (le jour de mon anniversaire sans le savoir) me proposant de nous rencontrer pour discuter de nos activités respectives, me faisant là un joli cadeau ! Nous nous étions déjà croisées par le passé et avions eu l’occasion de travailler ensemble sur un projet autour des contes de Nasreddine.
Nous nous revoyons donc, plusieurs années après, et au cours de notre échange, nous avons beaucoup parlé de ce qui nous anime, nous plait dans le conte, le spectacle vivant. Rapidement nous avons eu l’envie de croiser nos pratiques de conteuse et d’illustratrice en mêlant nos goûts communs pour la poésie, la musique et les ombres. Au fil de nos discussions nous sommes arrivées sur la piste des contes russes.
Nous étions séduites pour plusieurs raisons : Charlotte aime dessiner la forêt et la taïga fait partie intégrante du folklore russe. Nous avions ensuite chacune des affinités avec le personnage emblématique de la Baba Yaga, figure féminine aux multiples facettes. Nous aimions aussi l’univers merveilleux et les motifs de ce répertoire.

Nos recherches

Une enfant de l’accueil de loisirs nous a demandé si nous étions allées sur internet pour trouver l’histoire et Charlotte a répondu « mieux que ça! dans un livre! ». Et des livres, en effet, il a fallu en éplucher ! J’ai le même processus, à chaque fois que je pars sur une thématique ou un répertoire : je vais en bibliothèque et prend absolument tous les recueils que je trouve. Je fouille aussi dans ma bibliothèque personnelle qui devient assez foisonnante le temps passant. Et puis … je lis ! Jusqu’à trouver. Parfois, c’est long. Ce fut le cas. Je ne trouvais pas. Rien qui ne se détachait. Enfin, un soir, bien décidée à en découdre je pose l’intention de dénicher le conte. Deux histoires retiennent mon attention : la Princesse Grenouille et l’Oiseau de feu. J’écris alors un mail à Charlotte intitulé « Est-ce que tu aimes les grenouilles? ».

Sa réponse ne se fait pas trop attendre : elle m’indique qu’en page d’accueil de son site, se trouve une grenouille et qu’elle adore absolument cette histoire que lui racontait son grand-père et qui lui a valu le surnom de « princesse grenouille » quand elle était petite. Nous avions notre conte et notre histoire à nous était bel et bien commencée …