Cercles conteurs

Présentation des cercles conteurs

Le principe des cercles conteurs est basé sur les travaux de Suzy Platiel. Ils reposent sur le plaisir du partage. Assis en cercle, les participants écoutent et réécoutent des contes transmis oralement par la conteuse. Quand il le souhaite, chacun a la possibilité d’offrir aux autres l’un des contes écoutés en y apportant sa voix et sa personnalité.
Il ne s’agit ni de former des conteurs, ni de préparer un spectacle, mais de permettre à chacun, enfant comme adulte, de s’approprier, selon sa sensibilité, un répertoire issu de la littérature orale (contes, chansons, devinettes…).

Principes des cercles conteurs
– Fonctionnement sur la libre adhésion au projet : à la fin de chaque séance, on se dit si on a envie de poursuivre
Cadre de départ : écoute de conte pour la plaisir.
Confiance dans le processus et dans le fait que les élèves auront envie spontanément à un moment de prendre la parole
– Les séances nécessitent un cadre sécurisant pour encourager et accompagner
la prise de parole
(régularité, rituels, respect et étayage de la parole, bienveillance à l’égard de la personne qui conte).
– Tout se vit au sein de ce « temps et espace de parole ». Il n’y a pas d’utilisation à
posteriori de ce qui a été dit
.
Aucune remarque n’est faite sur le contage (prononciation, vocabulaire,
syntaxe, formes verbales…etc…). L’amélioration de la langue se fait au fil des
séances, de manière inconsciente, par imprégnation, en réécoutant les contes.
La personne qui conte peut solliciter de l’aide, si elle en ressent le besoin. Elle
est donnée par celui ou celle qui le souhaite.

Quels effets?
Qualité d’écoute, de présence, amélioration de la prise de parole, de l’expression orale, bienveillance et entraide entre les élèves, concentration, calme

Pour qui?
A partir de la maternelle jusqu’au public adulte

Modalités pratiques
– Cycle de 10 séances à 12 séances
– Durée des séances : 1h
– Espace : pouvoir s’installer en cercle sur des chaises ou au sol

C’est la spécificité particulière du genre conte qui va permettre à l’enfant de se sentir, au delà de son individualité et de sa culture, un être humain semblable à tout autre être humain.

Comment ? La personne qui raconte n’est pas propriétaire du conte qu’elle raconte, elle n’est qu’un passeur qui est là pour transmettre, et chacun a le droit de se l’approprier avec son vocabulaire, son émotivité, sa créativité et la façon dont le conte a résonné en lui en tant qu’individu. Or[…] chaque individu le reçoit toujours au sein d’un public avec qui il partage le plaisir d’écouter des contes et, dans le même temps, il sait que chacun a le même droit que lui de se l’approprier pour le raconter à son tour. Et ce plaisir partagé sans désir de possession exclusive mais au contraire avec le désir de faire partager son plaisir à d’autres crée une solidarité qui dépasse le cercle étroit de son propre groupe, d’autant que les mêmes thèmes se retrouvent dans le monde entier car ils expriment le fondement de ce qui est la spécificité de l’être humain. 

Source : La parole partagée, la parole échangée, base et tissu du lien social et de l’affirmation de son identité, Suzy Platiel, CNRS, France, juin 2013.

https://images.cnrs.fr/video/4095

Une vidéo à regarder : Au pays du conte
Durée : 32 minutes – 2013

Suzy Platiel, ethnolinguiste et africaniste, explique ce qui l’a amenée à travailler sur le conte, à comprendre sa fonction dans les sociétés à tradition orale (en particulier chez les Sanan du Burkina Faso) et à intervenir, dès les années 1980, dans les écoles en France pour le diffuser comme outil d’éducation permettant de recréer le lien social. Elle insiste sur le fait que la maîtrise du langage oral et corporel est essentielle dans le développement de l’enfant, avant d’exiger de ce dernier qu’il lise et écrive.
Jean-Christophe Gary, professeur de français au collège, et d’autres enseignants qui mettent en pratique l’heure du conte, démontrent que, pour leurs élèves, se mettre à raconter à leur tour, c’est partager, établir une relation avec l’autre, transmettre, tout en développant leur capacité d’écoute et de concentration et en apprenant un mode de raisonnement logique de type synthétique parce que fondé sur le discours.

Quelques retours de collégiens ayant participé au cercle conteur :